Mort tragique de Rebecca Cheptegei, athlète olympique ougandaise, suite à une violente agression

NAIROBI, Kenya — L’athlète olympique ougandaise Rebecca Cheptegei, âgée de 33 ans, est décédée jeudi matin dans un hôpital kenyan après avoir été brûlée sur 80% de son corps lors d’une attaque violente par son partenaire.

Cheptegei avait récemment participé au marathon féminin des Jeux olympiques de Paris, terminant à la 44e place.

Détails de l’attaque

Le commandant de police du comté de Trans Nzoia, Jeremiah ole Kosiom, a rapporté que Dickson Ndiema, le partenaire de Cheptegei, avait acheté de l’essence qu’il a ensuite utilisée pour incendier Cheptegei suite à une dispute. Ndiema, qui a également subi des brûlures, est en soins intensifs avec des brûlures sur 30% de son corps, bien que son état soit stable.

Selon un rapport du chef local, le couple se disputait au sujet d’un terrain acheté par Cheptegei à Trans Nzoia, proche des centres d’entraînement athlétique du Kenya.

Réactions familiales et institutionnelles

Le père de Cheptegei, Joseph Cheptegei, a exprimé sa douleur et son désir de justice depuis l’hôpital. “Le criminel qui a attaqué ma fille est un meurtrier et il est toujours en liberté. J’attends que les autorités agissent,” a-t-il déclaré.

La Fédération d’athlétisme de l’Ouganda a partagé sa tristesse sur les réseaux sociaux, déclarant : “Nous sommes profondément attristés d’annoncer la perte de notre athlète, Rebecca Cheptegei, victime tragique de violences domestiques. Nous condamnons fermement ces actes et appelons à la justice. Que son âme repose en paix.”

Le président du Comité olympique ougandais, Donald Rukare, a qualifié cet acte de “lâche et insensé,” déplorant la perte d’une grande athlète.

Réactions gouvernementales et internationales

Kipchumba Murkomen, ministre des Sports du Kenya, a assuré que le gouvernement veillera à ce que justice soit faite. “Cette tragédie est un rappel brutal de la nécessité de renforcer la lutte contre les violences basées sur le genre dans notre société, y compris dans le sport d’élite,” a-t-il affirmé.

La Première Dame de l’Ouganda, Janet Museveni, a exprimé sa profonde perturbation face à cette tragédie due à la violence domestique.

Thomas Bach, président du Comité international olympique, a salué la participation de Rebecca au marathon féminin de Paris 2024, la décrivant comme une “source d’inspiration, de fierté et de joie.”

Contexte plus large de la violence

Les taux de violence contre les femmes au Kenya restent alarmants. En 2023, Benjamin Kiplagat, athlète olympique ougandais, a été retrouvé poignardé à mort. En 2022, Damaris Muthee, une athlète d’origine kényane, a été retrouvée étranglée. En 2021, la coureuse de fond Agnes Tirop a été poignardée à mort, son mari Ibrahim Rotich étant encore en procès pour meurtre.

Ces incidents tragiques ont suscité de nombreuses marches de protestation cette année au Kenya. Selon l’Enquête démographique et de santé du Kenya de 2022, environ 41% des femmes mariées ou en couple ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire.

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