Il est des absences qui résonnent comme un silence assourdissant, des départs qui ébranlent les fondations de nos âmes, des pertes qui creusent un vide que rien ne saurait combler.
Körö, ton départ est une blessure béante, une onde de choc qui traverse nos cœurs avec une intensité insoutenable.
Comment accepter l’inacceptable ? Comment parler de toi au passé quand ton essence est encore partout, vibrant dans nos souvenirs, gravée dans nos âmes ?
Hier, le destin a voulu que ton souffle s’arrête, mais il n’a pas pu éteindre la lumière que tu étais.
Namory, tu n’as pas seulement traversé cette vie, tu l’as marquée de ton empreinte, tu l’as habitée avec une noblesse rare, tu l’as transformée en une mission, en un sacerdoce.
Körö, ton nom n’est pas qu’un simple écho du passé, il est une flamme qui continuera de brûler à travers ceux que tu as touchés, à travers les vies que tu as illuminées.
Un Guide, Un Bâtisseur d’Humanité
À Siguiri, Lero et Kiniero, dans l’univers exigeant et impitoyable des grandes industries, tu aurais pu être un simple cadre, un gestionnaire parmi tant d’autres.
Mais Namory, tu as choisi d’être bien plus que cela. À la tête du département des ressources humaines de Moolman, tu as incarné une vision, tu as porté un idéal : celui d’un monde où l’homme prime sur la machine, où la justice l’emporte sur l’arbitraire, où la dignité n’est jamais un luxe mais un droit inaliénable.
Tu n’étais pas seulement un responsable, Körö, tu étais un rempart pour ceux que le système aurait pu broyer.
Tu étais une boussole pour les âmes égarées, un pilier pour ceux qui vacillaient sous le poids des incertitudes.
Chaque décision que tu prenais était dictée par une conscience élevée, par cette capacité rare de voir au-delà des chiffres, au-delà des statuts, pour ne considérer que l’essentiel : l’humain.
Combien de fois as-tu tendu la main à ceux qui pensaient ne plus avoir d’issue ? Combien de destins as-tu redressés sans jamais chercher la reconnaissance, sans jamais attendre un retour ?
Namory, tu as laissé une empreinte qui dépasse les murs de Moolman, qui dépasse Siguiri et Lero, qui dépasse même le temps. Car les hommes comme toi ne disparaissent jamais vraiment.
Ils deviennent des légendes, des modèles éternels, des repères indéfectibles pour ceux qui poursuivent leur œuvre.
Une Foi Qui Élevait Son Âme
Mais au-delà du professionnel, au-delà du dirigeant respecté et du stratège avisé, il y avait l’homme de foi. Körö, ta croyance en Allah n’était pas une simple parole, elle était l’essence même de ton être, le moteur de chacune de tes actions.
Tu n’avais pas besoin de l’afficher, elle transparaissait dans ta patience infinie, dans ta justice inébranlable, dans cette humilité qui faisait de toi un homme immense sans jamais être écrasant.
Et puis, la maladie est venue. Cruelle, impitoyable, implacable. Elle a cru te briser, mais elle n’a fait que révéler une dernière fois la grandeur de ton âme.
Namory, tu aurais pu céder à la colère, à l’amertume, au désespoir. Mais toi, tu as choisi la dignité.
Tu as fait face à l’épreuve avec une force silencieuse, avec une sérénité bouleversante, comme si déjà, tu marchais vers ton Créateur avec la certitude de celui qui a accompli sa mission sur cette terre.
Körö, même affaibli, tu étais un roc. Même souffrant, tu rassurais encore ceux qui t’aimaient, comme si tu voulais nous protéger une dernière fois, nous épargner la douleur de te voir partir.
Quelle noblesse d’âme ! Quelle leçon de vie !
Un Héritage qui Nous Engage
Aujourd’hui, Moolman, Sycamore Mine Guinée, Siguiri, Lero, Kiniero et Ballan toute la Guinée pleure son fils prodige. Nous pleurons un homme d’honneur, un homme de devoir, un homme de foi.
Mais nous ne pleurons pas un homme vaincu. Car Namory, tu n’as pas perdu face à la maladie. Tu l’as transcendée. Elle t’a pris ton souffle, mais elle n’a jamais pu éteindre ton éclat.
Et nous, restés ici, qu’allons-nous faire de ton héritage ? Allons-nous nous contenter de pleurer, de nous lamenter sur ce que nous avons perdu ? Non, Körö. Ce serait te trahir.
Ce serait renier tout ce que tu as bâti, tout ce pour quoi tu t’es battu. Alors, nous nous lèverons. Nous porterons ton nom avec fierté, nous ferons vivre ton œuvre, nous continuerons d’appliquer les leçons que tu nous as laissées.
Ton combat devient notre combat, ton exemple devient notre boussole.
Repose en Paix, Körö, Namory, Frère Éternel
Que le Tout-Puissant, en qui tu as placé toute ta confiance, t’accueille dans Son infinie miséricorde. Que le Paradis soit ton dernier refuge, que les anges t’ouvrent les portes de la sérénité éternelle.
Et nous, chaque fois que le doute nous assaillira, chaque fois que nous serons tentés par l’injustice ou l’indifférence, nous penserons à toi, à ta droiture, à ta grandeur.
Tu n’es pas parti, Körö. Tu es devenu une étoile, une prière, une force qui nous habite. Tu es immortel.
Adieu, Namory.
Adieu, Körö.
Ton nom ne s’effacera jamais.
Par ton MAGASSIII, Comme tu aimais bien m’appeler avec humour!